Pourquoi courir 10 kms par jour contribue à mon business ?
Je suis entrepreneuse et coureuse de fond. Pour moi, ces deux activités se complètent, se supportent, se confondent. Chaque matin, c’est le même rituel. Après un thé bien chaud, j’enfile mes baskets et je pars courir une heure. Ce n’est pas une drogue, non, mais un temps nécessaire, entre méditation et énergisation.
Avancer en pleine conscience
« Quelquefois les gens manifestent un certain mépris pour ceux qui courent chaque jour, sous prétexte qu’ils ne s’entraîneraient de la sorte que pour vivre vieux. Mais je ne crois pas que ce soit la raison pour laquelle la plupart des coureurs agissent ainsi. Je pense plutôt qu’ils courent non pas parce qu’ils veulent vivre plus longtemps, mais parce qu’ils veulent vivre leur vie le plus pleinement possible ». (Haruki Murakami – Autoportrait de l’auteur en coureur de fond).
Dans ce célèbre ouvrage, l’auteur japonais Murakami explique comment et pourquoi il court quotidiennement 10 kilomètres depuis 25 ans.
Je ne me sens pas les talents d’un Murakami mais son livre-témoignage m’a permis d’éclaircir les raisons de ma pratique sportive, que certains qualifient d’intense.
Certes, la course à pied me permet de rester en forme. Certes, elle vient imposer de la mobilité dans mon quotidien sédentaire. Certes, l’entraînement me permet d’améliorer mes performances.
Mais c’est autre chose qui me pousse à lacer mes baskets chaque matin.
Alors quoi ?
Eh bien, je dirais le besoin d’être « au monde » et plus largement de me sentir vivante. Oui, c’est véritablement cela.
Sentir mes muscles se contracter, mon cardio accélérer, mon souffle s’adapter. La course est pour moi un éveil sensoriel. Le craquement du terrain sous mes pieds, le souffle du vent sur mon visage, mes poumons qui se gonflent puis se contractent. La vie en et autour de moi. Mon corps et mon esprit alignés.
Un délire mystico-bobo ? Absolument pas. Je parlerais plutôt d’une méditation active pour un début de journée en pleine conscience. Ces 60 minutes me permettent, chaque jour, de faire le vide dans mes pensées, tout en prenant le temps – nécessaire – d’être à l’écoute de mon corps et de mon environnement.
Je débute ainsi ma journée de travail tonifiée, avec les idées claires et l’esprit centré sur des pensées positives. Je suis alors pleinement focus sur mes projets.
Oser ou comment j’ai appris à me dépasser
J’ai commencé la course à pieds en 2019. Avant cela, courir ne serait-ce que 5 minutes me semblait tout bonnement impossible.
J’avais en mémoire les séances d’EPS au collège, où je terminais mon tour de stade à bout de souffle et rouge… comme une tomate.
Je vivais ces séances de sport comme un véritable échec. La volonté était là mais mon corps ne suivait pas. J’avais beau appliquer les conseils (peu éclairés il est vrai) de mon prof de sport, rien n’y faisait. Je n’étais pas faite pour ça. Je me considérais même comme nulle.
Cette idée, je l’ai traînée pendant 25 ans. J’ai même construit une partie de ma personnalité autour de cette expérience que j’ose qualifier de traumatisante. J’étais une intellectuelle, une première de la classe, pas une sportive.
Et puis, devenue quadra (la fameuse crise des 40 ans !), j’ai lu quelques articles sur le sujet, dont l’un d’eux a été particulièrement éclairant.
J’ai compris que l’aptitude (ou non) à courir n’était pas gravée dans le marbre. À force d’entraînement, de patience et de bienveillance envers soi-même, la course à pied était à la portée de tout le monde.
Rien n’est impossible dès lors qu’on utilise les bonnes stratégies.
Ma détermination a payé. Aujourd’hui, je fais des marathons.
Ce déclic et ce que j’appellerais même cette victoire ont énormément apporté à mon mental d’entrepreneuse.
Aujourd’hui, je m’autorise à tenter. C’est même devenu une habitude. Si une technique, un domaine, une expérience me tentent, alors j’essaie. Je me documente, j’apprends, je teste.
En somme, j’éteins cette petite voix (vous aussi, vous l’entendez parfois ?) qui m’incite à stagner au lieu d’avancer.
Parfois, l’expérimentation fonctionne, parfois, elle ne fonctionne pas. Peu importe. S’autoriser les essais en terre inconnue est déjà un grand pas. Les ratages, des expériences utiles.
On ne le répètera jamais assez, mais entreprendre, c’est oser.
Entreprendre n’est pas un sprint, c’est un marathon
Je suis une coureuse de fond. J’aime les longues distances et les sensations qui vont avec.
Je démarre doucement, à petits pas et j’autorise mon corps à prendre le temps qui lui est nécessaire. Mes jambes s’activent, mon cœur accélère, mes poumons se déploient, mon souffle devient régulier.
Je ne me précipite pas car le chemin est long.
Long et en dents de scie.
Tout commence deux mois avant, lors de la prépa, pour une augmentation progressive du volume kilométrique hebdomadaire. Sorties longues, fractionné, renforcement musculaire, séances de récupération.
Le marathon est un véritable défi qui, pour être remporté, nécessite la mise en place d’une stratégie solide et un mental d’acier.
Puis vient le jour de la course.
Quarante-deux kilomètres durant lesquels les émotions et les sensations défilent au gré du paysage et de la fatigue musculaire.
Exaltation, bien-être, concentration, régularité, mais aussi… doutes, stress, douleurs, voire souffrance.
La prépa aura beau avoir été gérée d’une main de maitre, la course ne se passe généralement pas comme on l’avait prévue. Une douleur qui se réveille, la météo capricieuse, un dénivelé plus prononcé qu’on ne le pensait.
Alors on entre en résistance, concentré sur son objectif. Quarante-deux kilomètres durant lesquels la force mentale sera la grande gagnante.
Et au bout, la ligne d’arrivée.
Je suis toujours surprise de voir à quel point l’énergie rejaillit sur les derniers kilomètres.
L’idée d’abandonner naît généralement au 32e et me poursuit jusqu’au 40e. Ce sont les moments les plus difficiles, mais aussi les plus intenses et formateurs. Les yeux vissés sur ma montre, j’ai l’impression que chaque kilomètre en fait deux. Mes forces physiques m’échappent.
Et puis, je passe la borne des 40. La fin est proche, l’objectif à deux pas. J’ai le déclic.
Mes jambes se remettent en marche, comme par magie. Mon énergie, comme en veille, se diffuse à nouveau dans tout mon corps. je franchis la ligne d’arrivée.
Je n’ai jamais abandonné une course car j’ai appris à apprivoiser ces sensations.
Alors oui, entreprendre a bel et bien des airs de marathon.
Se saisir d’un nouveau projet, c’est aussi se confronter à des émotions contradictoires. Entre enthousiasme et anxiété, détermination et doutes, il est primordial d’accepter ces fluctuations sans qu’elles ne deviennent envahissantes.
Gérer ses forces, faire les choix stratégiques opportuns, observer la situation avec distance lorsque celle-ci nous échappe, sont des temps nécessaires qui nous rapprochent de l’objectif.
Aujourd’hui, je ne me laisse plus ébranlée par les changements de parcours, même si le circuit semblait tout tracé. Je résiste au stress. J’accepte les déviations, les changements de vitesse, car au fond, ils mènent toujours au même but.
Entreprendre est un travail de longue haleine, et aujourd’hui, j’ai le souffle requis.
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